Un appartement acheté sur plan ne requiert aucune mention de superficie du côté de la Loi Carrez. Idem pour la vente d’une maison individuelle, certains locaux professionnels ou des terrains découpés en lotissements. Pourtant, ignorer le métrage, ou se tromper, peut parfois coûter cher : dans plusieurs situations, une erreur sur la surface débouche sur des recours puissants pour l’acheteur.Impossible de passer à côté des cas particuliers : caves, garages et lots inférieurs à 8 m² restent intégralement hors-jeu. Entre ces exclusions et la distinction avec la Loi Boutin, le paysage juridique se complexifie, chaque cadre jouant selon ses propres règles. Les conséquences varient : omission ou mauvais calcul entraînent des effets bien réels, jusqu’à secouer la vente elle-même.
Loi Carrez : comprendre son principe et ses différences avec la loi Boutin
La loi Carrez trace une ligne claire dans l’univers de la copropriété. Son but : garantir une information précise sur la surface privative d’un bien dès la promesse de vente. Dès qu’on parle d’un bien en copropriété de 8 m² ou plus, la loi exige le mesurage, laissant volontairement à l’écart caves, garages et parkings. Pour les vendeurs, il ne s’agit pas d’un simple chiffre : toute négociation en dépend.
Face à elle, la loi Boutin concerne exclusivement la location et exige la mention de la surface habitable dans le bail d’habitation. Autre logique, autres exclus : combles non aménagés, sous-sols ou balcons ne comptent généralement pas, là où la superficie loi Carrez les intègre parfois, selon leur configuration.
Pour saisir la nuance entre ces deux approches, comparons leurs modes de calcul :
- Surface loi Carrez : calcul fondé sur les planchers des locaux fermés, couverts et clos, en excluant murs, cloisons, escaliers, gaines, embrasures.
- Surface habitable loi Boutin : seuls les espaces conçus pour l’habitation avec au moins 1,80 mètre sous plafond sont intégrés.
Ici, la différence entre carrez surface habitable et habitable loi Boutin n’est pas seulement théorique. Selon qu’on vend ou qu’on loue, les conséquences juridiques peuvent virer au casse-tête. Mauvais calcul ou diagnostic mal choisi ? Le vendeur ou bailleur s’expose, l’acheteur ou locataire en profite. Entre ces lignes, un métrage fiable s’impose comme la meilleure protection contre les ennuis.
Quels biens et quelles transactions sont concernés par la loi Carrez ?
On ne trouve la loi Carrez que là où il y a copropriété, qu’il s’agisse d’immeubles traditionnels ou de maisons en copropriété horizontale (souvent méconnues). Dès qu’une transaction porte sur un bien relevant d’une division en lots privatifs et communs, préciser la surface privative loi Carrez devient obligatoire dans l’acte de vente. Cela ne se limite donc pas aux appartements : les maisons en copropriété horizontale tombent elles aussi sous cette loi, chaque propriétaire ayant sa parcelle et partageant certains espaces avec les autres.
Cette obligation va plus loin que la simple habitation. Dès lors qu’un local en copropriété mesure au moins 8 m², qu’il serve de bureau, de commerce ou de logement,, il faut fournir le diagnostic loi Carrez en annexe. Omettre la carrez superficie, ou la gonfler, donne le droit à l’acheteur de revoir le contrat, parfois jusqu’à faire annuler la vente.
Et forcément, quelques biens sortent du lot : le droit commun ne concerne ni les maisons individuelles hors copropriété, ni les terrains constructibles, ni, encore une fois, caves et garages ou parkings, ni tous les locaux de moins de 8 m². La vente loi Carrez ne vise que les situations où la notion de surface privative existe vraiment. À la clé : une transparence sur mesure pour l’acquéreur.
Les exceptions à connaître : dans quels cas la loi Carrez ne s’applique-t-elle pas ?
Impossible d’appliquer la loi Carrez à tout va. Plusieurs types de biens et de ventes y échappent, et mieux vaut connaître ces exceptions si on s’apprête à signer.
En tête de liste : les maisons individuelles hors copropriété. Ici, la surface privative loi Carrez reste facultative et n’apparaît pas dans les documents de vente. Un terrain nu destiné à être bâti ? Pas besoin non plus de mesurage selon Carrez.
Quant aux annexes en copropriété, la loi distingue. Voici les principales situations qui échappent à la règle :
- Caves, garages, parkings, que leur accès soit direct ou non, ils restent en dehors du calcul légal.
- Les balcons et terrasses, espaces ouverts, non fermés par des murs, jamais pris en compte.
- Les parties communes, tout ce qui n’est la propriété d’aucun seul copropriétaire sort du champ d’application.
Autre point à connaître : combles ou greniers ne sont intégrés dans la superficie loi Carrez que s’ils sont aménagés et possèdent au moins 1,80 mètre sous plafond. En dessous, la loi les ignore.
La vente d’un logement neuf sur plan, ou VEFA (vente en l’état futur d’achèvement), fonctionne sur une logique différente : seule une surface « contractuelle » doit être indiquée, le diagnostic précis attendra la livraison définitive.
La règle est nette : la surface privative ne s’impose que lorsque la législation la réclame, tout en laissant volontairement de côté certains espaces ou situations bien délimitées.
Sanctions et conséquences en cas d’erreur ou d’omission de la surface Carrez
Confondre le mesurage Carrez avec une formalité serait risqué. Ce chiffre protège acheteurs comme vendeurs. Si la surface privative est absente du contrat, l’acheteur a un mois pour annuler la vente. Le diagnostic loi Carrez fonctionne donc comme un élément clé dans la sécurité juridique de la transaction.
Attention également : si la surface indiquée se révèle supérieure de plus de 5 % à la surface réelle, l’acheteur peut réclamer une réduction du prix jusque dans l’année suivant la signature. Le montant s’ajuste au mètre carré manquant, centimètre par centimètre.
C’est toujours le vendeur qui répond du métrage. Même après intervention d’un professionnel, une erreur de mesurage peut engager la responsabilité du diagnostiqueur, mais la charge de la preuve, et du risque, pèse initialement sur le propriétaire.
Tout au long du processus, la réglementation protège l’équilibre entre les protagonistes du marché immobilier. Cette précision du diagnostic, cachée derrière le chiffre sec de la superficie, marque parfois la différence entre une vente fluide et un litige retentissant. Une vigilance qui change la donne, bien au-delà de tout calcul comptable.


